XXIII

Je ne veux pas qu’elle soit morte. Je veux un espoir, je demande un espoir. Qui me donnera la croyance en une merveilleuse vie où je retrouverai ma mère? Frères, ô mes frères humains, forcez-moi à croire en une vie éternelle, mais apportez-moi de bonnes raisons et non de ces petites blagues qui me donnent la nausée tandis que, honteux de vos yeux convaincus, je réponds oui, oui, d’un air aimable. Ce ciel où je veux revoir ma mère, je veux qu’il soit vrai et non une invention de mon malheur.

C’est vers Toi que j’appelle, Dieu de ma mère, mon Dieu que j’aime malgré mes blasphèmes de désespoir. Je T’appelle au secours. Aie pitié de ce mendiant abandonné au coin du monde. Je n’ai plus de mère, je n’ai plus de Maman, je suis tout seul et sans rien et j’appelle vers Toi qu’elle a tant prié. Donne- moi la foi en Toi, donne-moi la croyance en une vie éternelle. Cette croyance, je l’achèterais au prix d’un milliard d’années en enfer. Car après ce milliard d’années en cet enfer où l’on Te nie, je pourrai revoir ma mère qui m’accueillera, sa petite main timidement à la commissure de sa lèvre.